Unité Locale d’Inclusion Scolaire (ULIS)

Le dispositif dit ULIS pour Unité Locale d’Inclusion Scolaire accueille une dizaine d’élèves de la sixième à la troisième au collège Pablo Picasso présentant des troubles intellectuels et cognitifs reconnus handicapants par la Maison Départementale des Personnes Handicapées. Chaque élève est inscrit dans une classe de référence et partage son temps entre des cours en classe ordinaire avec sa classe de référence, et des cours avec l’enseignante coordinatrice, Mme CHEVANCE, et les autres élèves du dispositif, sur des apprentissages précis et ciblés.


« Si tu diffères de moi mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis » (Saint-Exupéry)

Circulaire n° 2010-088 du 18 juin 2010 : dispositif collectif au sein d’un établissement du second degré :
L’unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) est un dispositif au sein d’un collège (…) et son projet est inscrit dans le projet d’établissement. Elle a pour mission d’accueillir de façon différenciée des élèves en situation de handicap afin de leur permettre de suivre totalement ou partiellement un cursus scolaire ordinaire.


Les élèves accueillis :

L’ULIS est donc un dispositif (et non une classe), qui a pour mission d’accueillir au sein du collège, des élèves en situation de handicap. Ce sont les commissions des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) qui décident de l’orientation d’un élève vers une ULIS afin de poursuivre en inclusion des apprentissages adaptés à ses potentialités et besoins et d’acquérir des compétences sociales et scolaires, même lorsque ses acquis sont très réduits. Démarches auprès de la MDPH avec l’aide de l’enseignant référent.

Les élèves orientés en ULIS sont ceux qui, en plus des aménagements et adaptations pédagogiques et des mesures de compensation mis en œuvre par les équipes éducatives, nécessitent un enseignement adapté dans le cadre de regroupements et dont le handicap ne permet pas d’envisager une scolarisation individuelle continue dans une classe ordinaire.

Chaque élève scolarisé au titre de l’ ULIS bénéficie, selon ses possibilités, de temps de scolarisation dans une classe de l’établissement scolaire où il peut effectuer des apprentissages scolaires à un rythme proche de celui des autres élèves.


Et les troubles cognitifs, dans tout cela ?

Les fonctions cognitives regroupent le langage écrit et oral, les savoir-faire, la reconnaissance visuelle, les mémoires l’attention et les fonctions exécutives, c’est-à-dire celles qui organisent et contrôlent les actes volontaires. C’est ce qu’on pourrait appeler le « démarreur de l’action ». Cela opère tel un chef d’orchestre. Les fonctions exécutives et l’attention exercent des fonctions de contrôle et permettent l’exécution :

  •  d’actions,
  •  de résolutions de problèmes,
  •  de planification,
  •  d’inhibition d’activités routinières,
  •  d’anticipation,
  •  de raisonnement,
  •  de prise de décision.

Lorsqu’un.e élève présente des troubles des fonctions cognitives, il pourra éprouver des difficultés pour par exemple :

  • organiser sa pensée,
  • établir des liens de causalité,
  • gérer ses actions,
  • mémoriser des informations,
  • fixer son attention
  • s’exprimer et communiquer facilement
  • suivre des règles culturelles élémentaires
  • retrouver des données,
  • anticiper et planifier,
  • entrer dans la pensée abstraite,
  • prendre en compte le contexte,
  • apprécier l’importance des informations à disposition
  • trouver une réponse adaptée rapidement
  • agir aisément face à une situation donnée,
  • s’adapter à des changements (manque de flexibilité)
  • se repérer dans l’espace et le temps …

Ce sont par ailleurs des élèves qui ont besoin de plus de temps, plus de répétitions pour assimiler, de passer par des exemples de situations concrètes, des manipulations, pour accéder à certaines notions ou à certains raisonnements.


Quels sont les objectifs du dispositif ?

Les objectifs sont de différentes natures, scolaires et transversales :

  • Restaurer ou construire une image de soi positive,
  • Permettre la consolidation de l’autonomie personnelle et sociale du jeune,
  • Développer les apprentissages sociaux, scolaires, l’acceptation des règles de vie scolaire et l’amélioration des capacités de communication,
  • Concrétiser à terme un projet d’insertion professionnelle concerté.

Et après l’ULIS collège ? Le rôle des SESSAD ?

Cela dépend de l’avancée du projet du, de la, jeune, projet travaillé au sein de l’ULIS et avec les partenaires en particulier les SESSAD. Leur rôle est important dans la construction de ce projet et débute dès la 6ème si possible. Le travail autour de l’autonomie est essentiel particulièrement pour développer les déplacements en bus, le développement des compétences transversales, la recherche de lieux de stage …

Plusieurs questions se posent :

  • Sait-iel réellement ce qu’il veut faire ?
  • Son projet est-il réaliste
  • Quel est son niveau d’autonomie ? (en particulier dans la vie quotidienne, dans les transports d’où la nécessité de le travailler),
  • Comment s’insère-t-il dans la société de manière générale ? (besoin d’aide d’un adulte, ses capacités de communication, s’il est capable de demander de l’aide si une difficulté se présente…)

En fonction de l’avancée du projet et des compétences du, de la, jeune (et donc des réponses à ces questions), plusieurs solutions sont possibles :

  • L’IMPRO : Instituts médico-professionnels ou IME (Institut Médicoéducatif). Ce sont des établissements spécialisés qui accueillent des adolescents âgés de 16 à 20 ans selon 3 axes :
    • Éducatif : prise en charge par des éducateurs spécialisés et/ou des éducateurs techniques afin d’améliorer leur autonomie sociale (transport, vie quotidienne..). Ils peuvent aussi commencer une formation préprofessionnelle ou professionnelle en atelier ou en stage à l’extérieur et selon leur niveau envisager une poursuite dans le cadre d’un CAP.
    • Thérapeutique : différentes prises en charge sont regroupées au sein de l’établissement
    • Scolaire : continuité d’une scolarisation adaptée en petits groupes avec un enseignant spécialisé.
  • Si le.la jeune sait ce qu’iel veut faire et en a les compétences : un CAP.
    • En lycée professionnel avec ULIS (en 3 ans du fait de la reconnaissance du handicap),
    • En lycée professionnel sans ULIS (plus difficile),
    • En CFAS (le S étant la première année qui correspond à une remise à niveau du fait de la reconnaissance du handicap). Il s’agit alors d’un contrat d’apprentissage et le CAP se fait en alternance. Il faut alors avoir trouvé un employeur.

Pour finir, pour certain.e.s élèves, il est possible d’envisager un bac professionnel mais cela nécessite un niveau scolaire ainsi qu’un niveau d’autonomie important : ainsi, l’orientation dans ces voies professionnelles n’est pas vraiment celle qui est privilégiée, et reste peu majoritaire.